Les autorités coutumières et les leaders d’opinion de la zone périphérique s’engagent au côté de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves
C’est au cours d’une séance de sensibilisation sur la préservation du Parc national de la Comoé tenue le 3 août 2021 à Bouna que les autorités coutumières et les leaders d’opinion de la zone périphérique ont pris l’engagement de soutenir l’OIPR dans la lutte contre l’orpaillage dans ce site du patrimoine mondial.
Cette rencontre organisée par la Direction de Zone Nord-est de l’OIPR et présidée par Monsieur SAMASSI Ismaila, Secrétaire Général 1 de la Préfecture de Bouna, représentant le Préfet de la Région du Bounkani, a enregistré la participation de près de 80 autorités coutumières, chefs de communautés, leaders religieux, présidents des jeunes des villages, etc. Après l’ouverture de la rencontre, plusieurs exposés portant sur les sanctions pénales en vigueur dans le secteur des aires protégées en Côte d’Ivoire, les conséquences de l’orpaillage clandestin sur le plan économique, environnemental et social et enfin les dispositions légales pour l’obtention d’un permis d’exploitation minières ont été faits
Intervenant sur les sanctions pénales en vigueur, Monsieur DAMOI Edgar, Substitut Résident près la section du Tribunal de Bouna, a fait remarquer que plusieurs élèves ont été appréhendés dans le parc au cours de ce mois à la recherche d’or, disent-ils, de ressources pour les préparatifs de la rentrée scolaire. Sur ces actes qui relèvent d’une extrême gravité, Monsieur DAMOI Edgar s’est voulu très clair. Il a indiqué aux parents d’élèves que le Parc national de la Comoé n’est pas un lieu de jobs de vacances. Il les a invités à prodiguer de sages conseils à leurs enfants afin de mettre fin à ces actes illégaux. Poursuivant son intervention, le Substitut Résident a fait noter que les autorités judiciaires ont été indulgentes sur les cas relatifs à ce phénomène ces derniers temps pour diverses raisons. Cependant au terme de cette séance de sensibilisation, les personnes qui s’adonnent à cette activité illégale doivent mettre fin à ces pratiques. Monsieur DAMOI Edgar a fait savoir que les élèves qui seront appréhendés dans le parc subiront la rigueur de la loi en vigueur. Il a rappelé que le Parc national de la Comoé est un bien commun. À ce titre, il ne doit pas être dégradé, il doit être protégé. Avant de mettre fin à ses propos, le Substitut Résident a fait noter que toute personne interpelée dans le Parc national de la Comoé pour orpaillage est passible d’une peine d’emprisonnement ferme de 2 à 5 ans et d’une amende allant de 50 à 100 millions de nos francs. Enfin, Monsieur DAMOI Edgar a invité les riverains du PNC à une franche collaboration avec les gestionnaires et les autorités judiciaires pour éradiquer ce phénomène.
Le Directeur de Zone Nord-est, le Lieutenant-Colonel KOUADIO Yao Roger, a présenté les conséquences de l’orpaillage clandestin sur le plan environnemental, social et économique. Il a exhorté les populations environnantes du parc à prendre conscience de ce phénomène surtout et par-dessus tout, de sensibiliser leurs enfants élèves à poursuivre leurs études.
Quant à Monsieur MALAN Assémien, Directeur Départemental des Mines, il a passé au peigne fin les conditions de l’exercice de l’orpaillage. Il ressort de ses propos que l’orpaillage consiste à l’exploitation artisanale de l’or. Il a indiqué que toute personne à la recherche de l’or doit se conformer à la loi, à l’autorisation de l’État. Il a conclu que, pour ce qui est des aires protégées, l’exploitation de l’or appelé orpaillage est interdite. Les aires protégées sont exemptes de toute activité minière.
À la suite de ces exposés, une séance d’échanges entre les participants et les intervenants a permis d’élucider certains points d’ombre.
Au terme des échanges, Rois, chefs et Présidents des jeunes des villages riverains du PNC ont pris l’engagement devant toute l’assemblée de renforcer la sensibilisation au sein des communautés contre l’orpaillage clandestin dans le parc pour que le phénomène soit considérablement réduit. « C’est une opportunité que nous ne devons pas rater pour espérer sauver ce bien commun placé dans le Bounkani », a indiqué Sa Majesté Nanan BEDIBIMPE II, Chef de Province de Yalo.
À la fin de la rencontre, Monsieur SAMASSI Ismaila, représentant du Préfet de la Région du Bounkani, a félicité les autorités coutumières pour leur engagement pris au côté de l’OIPR dans la préservation du PNC. Il les a invitées à honorer cet engagement en vue d’éradiquer l’orpaillage dans le Parc national de la Comoé.