Le samedi 25 juillet 2020, elles ont mobilisé les groupements féminins de Bouna autour du thème « la contribution des femmes à la préservation du PNC et la lutte contre la covid-19 ». Cette rencontre a eu lieu au foyer polyvalent de ladite ville de 10h à 14h.
La mobilisation, un pari réussi
Estimé à une cinquantaine de femmes, l’effectif des représentantes de groupements est allé au-delà de l’attente des organisatrices. La salle s’est vue débordée de monde tant des femmes volontaires, marquant leur intérêt pour le sujet du jour ont bien voulu prendre part à la séance. L’autorité coutumière a affirmé son adhésion à l’idée par la présence de la Reine-mère de Bouna et sa suite. Le Préfet de la Région du Bounkani et ses collaborateurs Sous-préfets ont apprécié et soutenu l’initiative des femmes à travers leur participation. La jeunesse, en particulier des lycées et collèges, y était également et a présenté un sketch sur le thème de la Covid-19. La couverture médiatique a été faite par deux radios locales et l’AIP.
Une rencontre qui tient tout son sens
L’actualité du moment a justifié le choix du thème. Deux exposants ont eu le privilège de s’adresser aux femmes avec, à l’appui, des projections de séquences vidéo sur les richesses de faune et flore du parc ainsi que sur la transmission de la covid-19.
Capitaine DAPLE Kouazeu Raoul, Chargé d’études à la Direction de Zone Nord-Est de l’OIPR, a entretenu les femmes sur le thème « La contribution des femmes de la Région du Bounkani à la préservation du Parc national de la Comoé, réserve de biosphère, patrimoine mondial ». Dans sa présentation, il a situé le contexte de dégradation des forêts en Côte d’Ivoire qui est alarmant avec ses conséquences multiples dont le réchauffement climatique, les sécheresses, la baisse des productions agricoles, la non maitrise du calendrier agricole, la disparition de certaines espèces animales et végétales, etc. Il a sonné l’alerte en ce sens que les Parcs nationaux et réserves sont les derniers gisements de biodiversité en Côte d’Ivoire encore mieux conservés qu’il convient de protéger au risque de graves catastrophes que l’on subit déjà. Il a ajouté que les conséquences du phénomène de l’orpaillage clandestin qui a cours dans cette aire protégée, vu les services écosystémiques (qualité de l’air, source d’approvisionnement en eau potable, microclimat favorable à la culture d’anacarde et de coton dans la zone périphérique, etc) qu’elle rend, seront désastreuses si l’on n’y prend garde. Les produits utilisés pourraient polluer la plus grande nappe phréatique de la région qui est localisée au niveau du PNC. Il a ensuite interpellé, au cours de son exposé, les femmes de leur rôle important à jouer dans la conservation du PNC en portant le message de ses bienfaits à leurs fils, maris et frères et des risques qu’on encourt si cette aire protégée arrivait à être dégradée. Il a terminé en les exhortant à mieux s’organiser et que l’OIPR était disposé à les accompagner dans les activités de sensibilisation et de création de microprojets s’inscrivant dans le sens de la conservation du PNC ainsi que du développement du tourisme.
Docteur DAO Yaya, représentant le Directeur départemental de santé de Bouna, a, dans un langage adapté qui s’est fondu au public, sensibilisé sur le mode de contamination de la COVID 19 et l’importance du respect des mesures barrières. Il a d’entrée de jeu apprécié et félicité les organisatrices pour le dispositif de lavage des mains à l’entrée de la salle et la distribution de cache-nez à chaque participant. Il a ajouté que la maladie du Covid-19 est réelle contrairement à ce que certaines personnes croiraient, et que la Région du Bounkani a déjà enregistré 6 cas dont 5 guéris et 1 décès.
Orpaillage clandestin, source d’insécurité ?
En plus d’être désastreux pour la santé des populations, l’orpaillage clandestin pourrait être une des raisons de l’insécurité dans la région. Depuis quelques années, ce sujet est au bout des plumes et des micros des médias nationaux et internationaux. Il est donc impérieux d’attirer l’attention des uns et des autres sur ce phénomène afin d’éviter l’irréversible.
Des recommandations faites, des engagements pris
Durant quatre heures, les femmes enthousiasmées par ce qu’elles ont visionné et entendu ont demandé aux autorités compétentes de multiplier ces séances de sensibilisation dans les marchés et autres lieux publics afin que ce message atteigne toutes les femmes. Elles ont pris l’engagement d’être des relais auprès de leurs enfants, époux et proches afin de préserver le PNC et leur santé. Lieutenant-Colonel KOUADIO Yao Roger, Directeur de Zone Nord-Est de l’OIPR, conscient de la pertinence de l’initiative prise par ces femmes, s’est engagé à les impliquer davantage dans les séances de sensibilisation dont une prochaine se tiendra dans le département de Nassian dans la première semaine du mois d’août 2020.
Ne dit-on pas que « ce que femme veut, Dieu veut » ? Mme ZEKAHI Bilya Chantale Epse SERI, présidente de l’Amicale et ses collaboratrices ont compris le rôle important que joue la femme dans la société. Elles se sont engagées, de ce fait, à prendre leur bâton de pèlerin pour mobiliser tous les groupements féminins autour du PNC afin de faire passer le message de l’intérêt à préserver ce patrimoine mondial de l’UNESCO.