Préserver l’intégrité des réserves naturelles et des parcs nationaux est une des grandes missions de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR).
Pour y parvenir, l’OIPR s’est engagé à associer les populations riveraines, qui, dans bien des cas exercent des pressions diverses sur ces espaces qui sont d’une importance capitale pour l’environnement et le climat. La question des mesures riveraines, en particulier les microprojets générateurs de revenus, a été au centre des débats de la première réunion ordinaire du COD du Parc national de Taï (PNT), le vendredi 24 février 2012 dernier à San-Pedro.
De 9 heures 10 minutes à 15 heures 5 minutes, la salle de réunion de la Coopération Internationale Allemande (GIZ) à San-Pedro a abrité la première réunion ordinaire du COD du Parc national de Taï (PNT). Présidée par le Lieutenant-colonel TONDOSSAMA Adama, Directeur Général de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), cette réunion a vu la participation de 12 membres statutaires et de 3 observateurs.
Autorités locales et partenaires, un leitmotiv commun : la conservation du PNT.
Des discours d’ouverture effectués par les personnalités présentes, on a noté une convergence parfaite des points de vue autour du Parc national de Taï. Ceci augurait déjà d’une réunion très fructueuse.
C’est le Préfet de la Région du Cavally, Préfet du Département de Guiglo, M. KOISSI Miézan Henry Abel, qui, après avoir souligné l’importance de la conservation du Parc national de Taï dans une approche concertée, a ouvert les travaux de la première réunion du COD.
Les microprojets au centre des débats.
Après l’ouverture de séance, 5 des 8 points à l’ordre du jour ont été consacrés à la question des microprojets, un axe essentiel des mesures riveraines pour la conservation du Parc national de Taï. A tour de rôle, les chargés des microprojets de la Coopération Internationale Allemande, madame SOSSOU, de la Direction de Zone Sud-ouest (DZSO) de l’OIPR, monsieur DOUZO Jean et de la Fondation pour les Chimpanzés Sauvages (WCF), monsieur N’GUESSAN Antoine, ont fait des présentations sur les microprojets réalisés par leur structure dans l’espace Taï.
Il faut retenir que la presque totalité de ces microprojets, tourne autour de la production et de la commercialisation de protéine animale, à savoir l’élevage d’agoutis, de porcs, de poulets de chairs, de poules pondeuses, d’escargots et de poissons. En effet, le braconnage étant l’une des agressions les plus importantes, les microprojets d’élevage sont une alternative efficace pour réduire les agressions sur les ressources du parc.
Ces microprojets permettent non seulement de rendre disponible sur les marchés de la protéine animale de qualité, mais ils permettent aussi à tous les promoteurs et acteurs de ces filières qui se développent d’avoir un revenu stable.
Vu l’enjeu, les discussions après chacune des présentations ont été très intenses. Au demeurant, le DG-OIPR a souligné, la nécessité d’harmoniser les interventions de tous les partenaires et d’expliquer le lien des activités menées avec la conservation du parc. Le COD, a-t-il dit, est le cadre approprié pour cette synergie d’intervention des partenaires.
Des critères simples pour bénéficier des microprojets.
Les critères d’éligibilité, débattu lors de ce COD se situent à deux niveaux : Au niveau des promoteurs, il faut :
- Etre principalement organisé en groupement d’intérêts économiques non familiaux d’au moins trois (3) membres qui appartiennent à une Association Villageoise de Conservation et de Développement (AVCD). Les individus peuvent être également financés après un examen spécial du COD ;
NB : Les fonctionnaires et les employés du privé ne sont pas éligibles. - Etre résident à la périphérie du PNT ;
- Disposer d’un document attestant la caution du bureau de l’AVCD dont il relève.
Au niveau des activités, le COD a retenu que les activités suivantes peuvent être financées :
• Mise en valeur des périmètres d’aménagement agricoles : bas-fond, petite irrigation, riziculture, cultures vivrières, cultures maraîchères, culture hors-sol, etc.
• Accès aux intrants agricoles : semences, engrais biologique, pesticides biologiques, équipements mécaniques, petits matériels, etc.
• Promotion de l’élevage : petits ruminants, poulets, agoutis, escargots, abeilles, poissons, porcs, lapins, grenouilles, etc.
• Promotion des petits métiers : coiffure, couture, tissage, sculpture, menuiserie, poterie, vannerie, etc.
• Promotion des énergies renouvelables : fours améliorés, bioénergie etc.
• Fourniture de plants et de semences : Plants d’arbres forestiers locaux, semences de vivriers, etc.
• Fourniture de petit matériel de pépinière
• Construction de magasins de stockage
• Fourniture d’équipements : broyeur, moulins à grains, presse à huile, séchage de poisson, fabrication de gari, placali, attiéké, caisse frigorifique, boutiques, poissonneries, etc.
Outre ces critères, il a été fait au cours de cet atelier du COD, l’état des lieux des microprojets du secteur de Djouroutou (un des 5 secteurs de la DZSO). Selon la présentation faite par M. DOUZO, la totalité des infrastructures de ces microprojets sont à réhabiliter et les études de faisabilité pour certains d’entre eux sont à refaire pour être en adéquation avec la réalité.
Appui au développement de la zone périphérique : facteur de conservation du PNT.
Un des facteurs de réussite de la conservation du PNT est la valorisation et l’amélioration des conditions de vies, dans sa zone périphérique. C’est la raison pour laquelle, le PNT et ses partenaires comptent aussi financer la construction ou la réhabilitation des infrastructures sociales (écoles, centres de santé, ponts, etc.). Pour ce volet, après présentation du chargé des mesures riveraines de la DZSO, le COD a suggéré que soit défini par la DZSO, un dispositif de mise en œuvre allégé et des critères d’éligibilité, comme il a été fait pour les microprojets.
Au terme de cet atelier, le Directeur Général de l’OIPR et le Préfet de la Région du Cavally, ont remercié tous les acteurs pour les efforts fournis. Ils ont néanmoins rappelé que la conservation est une œuvre de longue haleine qui a une portée nationale et même mondiale, en témoigne la présence et l’engagement des partenaires extérieurs.
Cet atelier du COD a eu le mérite de révéler sans faux fuyant la situation des microprojets. Des mesures correctrices en termes de recommandations ont été faites pour orienter les actions. Le prochain COD, nous dira, dans trois mois, s’il y a eu des avancées.