Nous avons rencontré le Capitaine YAPI Fabrice, responsable du service SE-SIG pour en savoir un peu plus.
Capitaine Yapi quel était le but poursuivi par cet atelier de formation que vous avez organisé au mois de janvier dernier ?
Le but de cette formation en début de phase, était de contribuer au renforcement des capacités des agents de l’OIPR (Brigade mobile et agents secteurs) et des auxiliaires villageois du PNT aux méthodes de collecte de données de suivi écologique, et de permettre aux superviseurs d’être mieux outillés pour un bon suivi de toutes les opérations de collectes.
Cet atelier a duré une dizaine de jours, c’est inhabituel, pourquoi autant de jours ?
Autant de jours parce que nous sommes dans une phase cruciale du programme. Les résultats de cette phase permettront de confirmer ou d’infirmer l’impact de la crise socio politique sur le PNT comme tendait à le montrer la phase 7. Il était donc nécessaire de donner plus de jours aux différentes équipes pour pouvoir mieux maitriser les outils et pour avoir des résultats fiables. Le deuxième aspect c’est qu’il y a eu beaucoup de nouveaux au PNT du fait des mutations. De plus, beaucoup d’auxiliaires riverains ont dû quitter le système pour des questions d’âge ou de santé. Tous ces facteurs commandaient que nous accordions plus de temps à la formation théorique et pratique.
De façon concrète, comment s’est déroulée cette formation ?
Le programme de formation s’est articulé autour de quatre points principaux :
- La présentation générale de la méthode de collecte de données ;
- Le bilan, analyses et commentaires sur l’exécution de la phase antérieure (phase 7) ;
- La révision générale des guides de méthodologie ;
- Le contrôle qualité.
Ces formations théoriques ont été renforcés par des séances pratiques de manipulation des instruments de navigation en forêt (GPS et Boussoles) et surtout par deux sorties sur le terrain qui avaient pour but de mettre en pratique les cours théoriques reçus et cela en situation réel de collectes de données de suivi écologique dans le PNT.
Il faut préciser que nous voulons obtenir des données plus fiables et un suivi rigoureux des équipes par les superviseurs, la formation a été axée sur la bonne maîtrise de la méthode de collecte de données par une révision générale des guides de méthodologie.
Des données plus fiables ? Est-ce dire que vos données ne le pas actuellement ?
Non, les données sont fiables, mais nous voulons réduire le nombre d’erreurs dans la collecte, dans la mise en place de la méthodologie sur le terrain, nous voulons réduire les erreurs dans le contrôle de la qualité ou dans la supervision si vous voulez.
Comment définiriez-vous le suivi écologique pour le citoyen lambda ?
Le suivi écologique se présente comme la photographie d’un instant précis de l’état de conservation du parc. Entendez par état de conservation du parc, l’état de la flore, de la faune et des écosystèmes (habitats et milieux naturels à l’intérieur du parc). Pour le citoyen lambda, le suivi écologique c’est une activité qui permet d’avoir un état précis de la conservation du parc en un moment donné et de comparer l’évolution de cet état dans le temps. C’est pour cela que nous avons plusieurs phases de collecte pour nous permettre de suivre l’évolution de notre parc.
Cela semble être une activité très fastidieuse, avez-vous le matériel requis ? Et quel est le rôle de chaque matériel ?
Grace aux gestionnaires du parc et aux partenaires (KfW, WCF, GIZ), nous avons le matériel qu’il nous faut. Dans le cadre du suivi écologique nous utilisons :
- Le GPS (marque Garmin, série 60 OU 62) c’est un outil de positionnement nous permettant de relever les positions géographiques de toutes les observations que nous faisons pendant la collecte de données
- La boussole qui nous permet de nous orienter selon les directions qui sont prédéfinis par notre méthode
- Le décamètre qui permet de mesurer perpendiculaires par rapport à notre ligne d’évolution ou transect
- Le topofil qui permet de marquer la distance parcourue sur les lignes de transect
- Des paires de jumelles, qui permettent d’observer les objets plus loin ou très hauts dans la canopée
- Des machettes pour enlever certains obstacles
- Des fiches pour les prises de notes
- Des tenues adaptées et des paires de bottes
- Des matériels de bivouac, des tentes, torches et ustensiles de cuisines pour camper dans le parc.
Vous avez réalisé avec les participants à la formation des exercices pratiques en forêt, que recherchiez-vous et êtes-vous satisfaits de leur prestation ?
Nous sommes satisfaits du niveau des participants, on a senti qu’ils avaient envie d’apprendre et sur le terrain il y a avait une discipline qui permettait à chacun d’exprimer ce qu’il pensait et de collecter les données comme il se devait, bien sûr nous étions à côté en tant que superviseur pour corriger les manquements et les imperfections, mais dans l’ensemble, ces exercices se sont bien déroulés. Pour votre information, nous avions prévu jusqu’à 3 exercices, mais au bout de 2 exercices nous nous sommes rendus compte que les participants avaient bien assimilé ce qui a été donné à la formation et qu’un troisième exercice ne serait pas utile.
La WCF a pris une part active dans cette formation, quel est son rôle dans le suivi écologique au Parc national de Taï ?
Pour mémoire, il faut signifier que la WCF est un partenaire technique pour le suivi écologique au niveau du Parc national de Taï et c’est cette structure qui a initié le programme de suivi au parc en 2005. Elle nous assiste techniquement en nous aidant à assurer la formation, la supervision des collectes et l’analyse des données. Elle nous soutient financièrement en prenant en partie les frais générés par les activités de suivi écologique.
Quels sont vos espoirs pour cette phase ?
Nous espérons avoir une phase 8 sans difficultés techniques ou financières et que nous puissions avoir des données de bonne qualité afin qu’on puisse donner un véritable aperçu de l’état de conservation du PNT qui est une information capitale pour l’orientation de la décision de gestion. Je vous remercie