A l’ouverture de l’atelier, après les allocutions du Point focal REDD+ en Côte d’Ivoire, du Directeur Régional de l’Environnement et du Développement Durable et du Secrétaire Général de Préfecture de San Pedro, les films des forêts et les hommes de Yann Arthus-Bertrand et le REDD+ de Global Canopy Programme ont été projetés pour illustrer les menaces sur la planète et la nécessité d’agir maintenant.
Cet atelier a permis :
- d’informer les parties prenantes sur le mécanisme REDD+ et son état d’avancement en Côte d’Ivoire à travers des films et des exposés ;
- de mettre en exergue, à travers les travaux des groupes d’acteurs présents, les causes du changement climatique dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, les agents responsables, les solutions possibles et l’implication des acteurs pour faire face à ces changements.
Le REDD+ c’est quoi ?
Les forêts tropicales absorbent des gaz à effet de serre (GES) comme le dioxyde du carbone et le méthane et « stockent » le carbone dans la végétation et le sol. Ce carbone est lâché quand les arbres sont coupés et quand la matière végétale se décompose. La déforestation et la dégradation de la forêt contribuent à 18 – 25 % des émissions mondiales totales de GES chaque année. Plus les forêts sont coupées, plus la planète chauffe; plus la planète chauffe, plus les forêts sont dégradées.
REDD signifie :
R : Réduction des
E : Emissions de Gaz à effet de serre issues de la
D : Déforestation et la
D : Dégradation des forêts.
Il faut distinguer REDD et REDD+.
REDD concerne deux activités majeures :
• Prévention ou
• Réduction de la perte de forêt visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre.
REDD+ intègre en plus des activités de REDD, trois autres activités :
• Conservation des stocks du carbone forestière
• Gestion durable des forêts
• Renforcement des stocks du carbone (reboisement).
Etat des lieux du REDD+
Le REDD+ est un mécanisme initié en 2005 par la Banque mondiale et les Nations Unies pour inciter les pays forestiers à conserver leur forêt moyennant des revenus carbones.
Trois phases sont à distinguer dans le mécanisme REDD+ : - une phase de préparation : toutes les parties prenantes sont informées et impliquées dans le processus, les instruments de mesure et de vérification des performances de stockage de carbone sont mises en place et la stratégie nationale est élaborée ; - Une phase d’investissement et de réformes pour laquelle les capacités institutionnelles, la gouvernance forestière, la gestion durable des forêts sont renforcées et des investissements hors secteur forestier sont réalisés ; - Une phase paiement basée sur les performances réalisées.
En Côte d’Ivoire, plusieurs activités majeures ont été faites :
- les adhésions au Partenariat International REDD+ et au Programme ONU-REDD en juin 2011 ;
- la création d’une Commission Nationale REDD+ en octobre 2012 par le Ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable ;
- la réalisation des premières études techniques de mesures, reportages et vérifications du carbone forestier en octobre 2012.
Causes et acteurs A l’issue des travaux de groupes, les causes de la déforestation ou de la dégradation des forêts ont été identifiées. Ces causes sont soit directement ou indirectement liés à l’action des agents responsables. Les causes directes sont, entre autres, l’agriculture extensive ou itinérante sur brûlis réalisée par les paysans, la création de complexes agroindustriels, l’exploitation forestière anarchique des industriels et exploitants, les feux de brousse perpétrés par les populations, l’exploitation minière artisanale exercée par les migrants étrangers, le braconnage des chasseurs traditionnels et professionnels, etc.
Les causes indirectes sont la migration humaine, l’explosion démographique, l’urbanisation, le non-respect de la législation, le faible suivi des textes, etc.
Solutions
Les solutions préconisées par les acteurs sont :
- la mise en place d’une agriculture intensive et durable,
- des constructions en hauteur selon les règles architecturales,
- l’information, la sensibilisation et la répression,
- la constitution d’une société civile forte pour influencer les politiques,
- la mise en œuvre d’activités contribuant à la conservation (écotourisme, surveillance, reboisement, etc.).
Les changements climatiques sont une réalité dans le Sud-Ouest. L’implication directe des communautés et de la Société civile ainsi que de tous les acteurs est nécessaire pour traiter les causes et problèmes liés à la forêt et profiter des retombées du programme REDD+ comme opportunité pour accéder aux bénéfices de la protection des forêts .